sendaigaku

Le bug

Démonstration de ce qu'on appelle "Le gaijin smash".

J'étais donc attablé au RU avec une amie, qui voulait donner rendez-vous à une de ses copines Japonaises devant les caisses enregistreuses. Seulement, pas moyen de se rappeler comment on dit "caisse enregistreuse" en japonais. Je me tourne donc à gauche vers nos voisins de tablée, parfaits inconnus au demeurant :

"Heu, pardon, excusez moi, comment désigne-t-on ce lieu (pointe du doigt) en japonais ?"

Regard vide. 10 secondes de blanc.

"Non, mais je veux dire, en Japonais" -rire crispé-

Il se tourne vers son camarade qui le regarde aussi, en chien de faïence. Pas un mot. 10 secondes de blanc.

"Heuuu"

Heureusement, mon amie nous voyant atteindre les tréfonds de la non communication nous sauva d'une mort atroce (au terme d'une partie de "Tu me tiens je te tiens" involontaire) en sortant je ne sais plus trop quelle banalité.

Des fois ça arrive. J'ai horreur de ça. C'est comme si leur esprit se fermait "Quoi, un étranger qui parle japonais ?????? je réponds en quoi, en Anglais ??? je ne sais pas dire en anglais !!! Au secouuuuurs !!". Ce bug cervical, on appelle ça le "gaijin smash"

Ca nous est arrivé une fois aussi, avec Us. T'en souviens-tu ? On avait demandé l'adresse d'un camping dans un conbini prés de Amanohashidate, et l'employé débitait son discours comme un robot, sans tenir compte de nos questions.

Bref, encore heureux, d'accortes demoiselles qui se trouvaient être nos voisines de droite ont gentiment répondu à ma question.

Bref, tout ça pour dire, un de mes camarade de bureau me disait que si les Japonais parlaient mal anglais, ce n'était peut-être pas un déficit linguistique mais un déficit de volonté de communication. Je ne suis pas loin d'être d'accord.

Moment difficile s'il en est, le comptoir d'un magasin. Les employés utilisent un Japonais trés poli, difficile, et souvent répètent de la même manière quand on ne comprends pas.

Image courante :

Etranger profitant de l'effet susnommé pour draguer.

Du pouvoir du Gainjin

Avant d'attaquer la deuxième partie sur Kamakura, et en l'absence de mon conseiller culturel, une petite note à rebrousse-temps.

Or donc, il y a trés exactement environ deux mois, une personne officiant dans un cercle d'amitié international m'a prié de venir faire un cours sur la France, sa culture, sa géographie dans une fac privée.

A la base, c'était un cours d'anglais, chose qui aura son importance par la suite. Notez le sur un petit papier, pour ne pas l'oublier. Il était destiné à des étudiants en "seikatsu bunka", en Français : culture de la vie quotidienne. En clair : cours de cuisine, de ménage, comment faire la lessive, à un public à plus de 80% féminin, et destinées à être futures femmes -et hommes ?- au foyer. Du moins je pense. Trés japonais comme, truc, ça non ?

Remarquez, en France on a la même chose, ça s'appelle psycho. Non je déconne, c'était juste pour vanner Christelle.

A la fin, la prof demandait d'écrire des questions en anglais (ressortez le petit papier). Les heureux rédacteurs des meilleurs messages gagnaient le droit de venir me poser la question. Voilà un petit florilège des questions un peu originales ou décalées reçues, à coté des "What is your febarite food ?" (sic), des dizaines de  "how tall are you ?" et presque autant de "do you have girlfriend ?". En tout, j'ai du recevoir une petite vingtaine de papiers.

On commence par les originales, en forme ou fond :

 

La dernière prendra toute sa saveur quand vous apprendrez que la question se traduit par : "Que faudrait-il que je mange pour devenir beau ?"

Maintenant, les déclarations d'amour, en premier celles en version anglaise.

 

Maintenant, celles en Japonais, qui necessitent une traduction; mais heureusement, elles sont souvent accompagnés par des illustrations explicites.

Quel âge avez-vous ? Avez vous une copine ?

Qu'aimez vous en France ? Que pensez-vous des japonaises ? Vous être beau !

 

Vous avez une copine ? Vous êtes trop beau !

Vous aimez quoi ?

 

Vous mesurez combien ?

 

 

Bref. Tout ça pour montrer que ne me situant pas dans l'échelle haute du physique en France, je reçois au Japon moultes propositions ; l'affirmation selon laquelle les japonaises seraient attirés par les étrangers est donc plus que vraie (D'autant plus qu'ils sont moins abondants. Si un étranger à Tokyo est désormais un lieu commun, pour la plupart des étudiants c'était la première fois qu'ils parlaient à un étranger !

Je pense par contre que cet attirance première reste trés superficielle. Des cheveux qui ne soient pas bruns, une taille un peu grande, ça ne fait pas un couple.

Mais ça peut le commencer.

La perfection vient de la répétition

J'ai été frappé par la justesse d'une réplique du film "The last Samouraï". Je ne me rappelle pas les mots exacts. (Mangeur ou Us ?). En voici cependant le sens :

Les Japonais aiment à atteindre la perfection dans un domaine spécifique, en répétant encore et toujours les mêmes gestes.

C'est on ne peut plus vrai. Cet aspect-là, qui tend maintenant à s'évanouir -comme le reste de la culture traditionelle Japonaise, d'ailleurs- est perceptible dans les arts traditionnels japonais, qui sanctuarisent les gestes milles et milles fois répétés. Que ce soit le bushidô (Voie du guerrier, par extension les arts martiaux), le sadô (cérémonie du thé), l'ikebana (art floral), ou les gestes du forgeur de sabre remettant son ouvrage cent fois sur le métier, les Japonais ont de l'admiration pour le "geste parfait".

Permettez moi à ce titre de vous conter une histoire. Les héros ne sont autre que Jesus et moi. Alors que nous étions sur la cote de San-in, au nord de Kyoto, nous fîmes une pause pour la nuit sur un belvédère qui donnait à voir un paysage absolument magnifique. Je n'ai hélas qu'une miniature de photo de photo pour vous montrer un peu ce lieu.

 

Au petit matin, c'est à dire 4-5 heures, aprés une nuit horrible bouffés par les moustiques, nous fûmes réveillés par un petit vieux qui prenait des photos de la cote. Avant de le jeter du haut de la balustrade comme juste punition pour nous avoir réveillé, j'engagais un brin de causette pour assoupir sa méfiance, bien naturelle, à l'égard de ce qui pourrait bien être des Américains.

Et là, stupeur, j'appris qu'il venait prendre une photo de la cote presque chaque jour depuis 8 ans ! Depuis, à chaque fois que des amis s'exclament devant la qualités des photos de calendriers japonais, je leur raconte cette anecdote. Qui souvent les emmerde.

Dés lors, il ne faut pas s'étonner du fait que les hardcore gamers ou les otakus soient japonais : qu'un fan passe 9  heure par jour à améliorer son temps sur super mario bros 2, ce n'est que dans la logique des choses.

Comme c'est beau une idée reçue qui s'enfonce dans la nuit...

De nombreuses personnes pourtant bien intentionnées mais stupides (Vous, oui, vous !) pensent que le Japon est un des pays où l'on se suicide le plus.

C'est faux

Et je le prouve :

Suicide des femmes : le Japon est 8eme juste devant la Belgique (la France est 15eme)

Suicide des hommes : le Japon est 21eme (la France est 16eme)

Il n'y a même pas de surmortalité chez les plus jeunes (femmes ou hommes), comme on pourrait s'y attendre au vu de la grande pression exercée tout au long de la scolarité.

Un autre truc. Ce graphe montre la corrélation entre suicides féminins et masculins. Mais ce n'est pas la corrélation qui m'intéresse, c'est juste le nombre de suicide. En gros, on peut découper en 3 parties :

• Les pays les plus pauvres (Mexique, Perou, Albanie, Nicaragua, Grece, et la grand majorité de l'Amérique du Sud) ont un taux de suicide relativement bas
• Suivent les pays industrialisés : Royaumes-Unis, Etats-Unis, pays d'Europe avec en tête France et Belgique
• Enfin, les pays de l'ex Union soviétique

Ce classement souffre de trés rares exceptions. Ma question est : pourquoi ? Y a t-il un quelconque rapport entre le niveau de développement passé et actuel, et le taux de suicide ? Les suicides dans les pays "riches" sont-ils des suicides de mal-être ou de rapport à l'existence différent ? (J'avais dans un premier temps écrit "désoeuvrement". Il n'est pas adapté, mais voyez-vous ce que je veux dire ?)

Celui qui peut me répondre gagne une sucette, une corde et un révolver.

Voilà. Pour conclure quand même sur une (légère) touche humoristique, un exemple qui démontre que les corrélations entre statistiques n'ont pas de signification réélle : une corrélation de pertinence élevée (63%) entre les taux de suicide et les pays exportateur de noix de coco vers les Etats-Unis.

De là à dire que les Etats-Unis maintiennent volontairement une grande misère sociale dans certains pays pour bénéficier de noix de coco bon marchés....

...

A bas les Etats-Unis !

Chou-bidou-bidou whooo !

J'ai bien compris que de nos jours, le meilleurs moyen de faire vendre, ça reste le sexe.

C'est pourquoi je vous propose donc la petite note coquine, dans l'espoir d'attirer les clie...les internautes, et donc de toucher une petite fortune grâce aux sponsors que je n'ai pas.

Je vous l'avais promis, voici donc les photos HOTS du magazine que j'ai déniché à Kokubuncho...c'est un magazine en libre service, un peu comme PubliToulouse, mais complétement différent. Il est censé présenter les magasins du secteur, le problème, c'est que le secteur est le quartier chaud de Sendai. Alors évidemment, il y a un biais : les pages les plus normales, qui constituent l'essentiel du livre, je ne les ai pas mises.

En tout premier lieu, une page pub pour des bars à hotesses, ou à hotes. Ca reste des endroits relativement clairs, les hotes ou hotesses n'étant là que pour distraire le client, un peu à la manière des Geishas du temps passé. On en fait même des émissions de télé-réalité. Notez le kitchissime ultime des petites étoiles et des roses. (Tiens, faudra que je parle de la place du kitch au japon, un de ces jours)

Mais plus on progresse dans le magazine, plus on trouve des choses, disons, spéciales. Un exemple, les Japonais et leur fascination pour les costumes et les uniformes. Je ne sais pas à quoi c'est du...en tout cas, on a le choix, des chats aux maids en passant par les traditionnels uniformes de lycéennes et aux infirmières. On peut toujours en rire, à la rigueur. Par contre, là, il s'agit bien de prostitution. Enfin, je pense.

Jusqu'à arriver à des distractions que j'estime carrément malsaines (Je n'ai pas le recul sociologique qui sied à tout observateur). Nous avons là une école du harassement sexuel. Oui, vous avez bien lu, on y simule du harassement. Il vaut peut-être mieux qu'ils le fassent là qu'en vrai, toutefois, je suis perplexe. Tout y est : la fausse rame de métro, le faux bureau...mais je vous laisse constater par vous même.

J'ai l'impression que ça fait plusieurs fois de suite que je poste des notes à caractère un peu critique. Ca ne reflète pas du tout la réalité. Faut que je pense à rétablir un peu l'équilibre !

La politesse en Japonais

Le français a sa conjugaison, le japonais a ses kanjis et ses formules de politesse...dont je vais tenter de vous expliquer le système.

Il y a trois forme de politesse : la déférence, la modestie, et la convenance.

Les mots de déférence sont utilisés pour témoigner du respect à l'interlocuteur, ou envers une tierce personne. Par exemple, l'élève envers le professeur, ou le commerçant envers le client.

Les mots de modestie sont utilisés pour se placer en dessous de son interlocuteur, quand on parle de soi-même. Et dans ces mots humbles, il convient de distinguer les actions qui impliquent une autre personne, ou les actions qui n'impliquent que le locuteur. Je donnerai des exemples par la suite.

Les mots de convenance expriment la courtoisie du locuteur envers l'interlocuteur, mais ils ne préjugent pas de la position hierarchique. C'est ce que l'on utilise généralement envers des gens que l'on ne connait pas.

Le problème lors de la traduction vient du fait qu'en français, la déférence et la convenance se formulent de la même façon, par le vouvoiement. De plus, les mots de modestie à proprement parler n'existent pas, ce sont plutôt des tournures.

Exemples concrets.

Manger :

• Taberu en forme neutre
• Tabemasu en forme de convenance
• Meshiagarimasu en forme de déférence
• Itadakimasu en forme humble,  dans les deux cas

Dire :

• Iu en forme neutre
• Iimasu en forme de convenance
• Osshaimasu en forme de déférence
• Moshiagemasu en humble impliquant une autre personne (Je dis à...)
• Moshimasu en humble n'impliquant que le locuteur (Je dis que..., sans préciser à qui)

Bien sûr, tout les verbes n'ont pas leurs pendants honorifiques, seulement les plus usités (Dire, faire, parler, se trouver, aller, venir, manger, boire, voir, rencontrer, penser, dormir...), et il existe des constructions plus générales, mais bon, ce n'est pas un cours de grammaire non plus...

Travailler comme un Japonais

La semaine dernière, j'ai saisis toute la portée de cette expression, que je viens par ailleurs d'inventer. Explication : j'ai assisté à une expérience en accélérateur, qui sont des installations très lourdes. Donc, le temps de prêt des accélérateurs est très réduit, et par conséquent, quand on se fait prêter un accélérateur 3 jours, il faut rentabiliser au maximum. Jugez-en plutôt (L'ami de Mickey)

Lundi: 8h50=>12h cours 13h=>16h cours, 16h30=>18h cours, 18h=>23h30 expérience, dodo à 1h

Mardi: lever 6h30, 9h=>11h expérience, 13h=>16h cours, 16h30=>00h30 expérience, dodo à 1h30

Mercredi: lever 6h30, 9h=>23h expérience, dodo 1h

Jeudi: lever 7h20, 8h50=>12h devoir de Japonais, 15h=>18h30 expérience, dodo 12h (révisions)

Vendredi: 8h50=>10h20, devoir de matériaux.

Inutile de vous dire, le vendredi à 11h, j'étais frais.

Devenir adulte

L'année où les Japonais atteignent 20 ans, ils participent à une cérémonie appelée "Seijinshiki", qui a lieu le 9 janvier. Cette cérémonie est organisée par les autorités, et elle est censée célébrer le passage à l'âge adulte (Et d'ailleurs, 20 ans se dit en Japonais "hatachi", alors que ça devrait être "nijuusai". C'est pour souligner son importance)

Alors que nous nous rendions à la gare pour un rendez-vous dont je vous parlerais plus tard, Nadege, Xavier et votre serviteur avons croisés quelques japonaises revenant de cette cérémonie. Evidemment, le costard est de rigueur pour les hommes, et le kimono souvent adopté par les femmes. Nous n'avons hélas pas croisé de jeunes hommes en costard cravate ; ou du moins, nous n'avons pas pu les distinguer de la masse habituelle de "salary-man" toujours en costume.

La television Japonaise

Malgré tout le respect que je porte au Japon, il me paraît maintenant évident que la télé japonaise est la pire du monde. Je m'en suis rendu compte, car j'ai enfin eu le temps de la regarder plus en détail chez Yui.

Tout d'abord, elle ne vit que pour et par la pub. Comme il n'y a pas de taxes équivalentes à la redevance en France, les publiciés sont omniprésentes, même pendant les informatons (Une pub en plein milieu d'un reportage sur un accident de train !), et surtout pendant les films, 4 à 5 coupures pubs sans annonces, pour qu'on ne puisse pas fuir. Ce n'est plus de la pub, c'est du lavage de cerveaux. J'ai même vu une pub pour les pubs ! ("I love CM", répété 20 fois sur une musique à la con, c'est digne des pires stratagèmes communistes)

Ensuite, elle est extremement nombrilliste. Vous qui pensiez que la télévision française ne s'intéresse qu'à la la France, et bien, c'est 10 fois pire au Japon. J'ai même vu, lors d'un match de boxe, la caméra se s'intéresser qu'au vaincu Japonais !

Bon, bref, vous l'aurez compris....mais cette fois j'avais des exemples. Une vidéo de 1 minute 30 qui pèse 25 mégas...je ne sais pas comment la compresser ! Le temps de trouver, hein...

Apologie du Cocooning

Il faut que je vous présente l'endroit où je suis actuellement. En balade dans la capitale, j'avais 10 heures à tuer entre l'arrivée de mon bus à 4h30 du matin, et l'arrivée de mon amie vers 3 heures de l'aprés midi.

Je suis donc allé dans un centre de cocooning. En gros, c'est une pièce de 2m², avec un ordinateur qui dispose de tout un tas de jeux en lignes, un fauteuil suuuper confortable, des consoles de jeux, et "dehors" il y a des DVDs en accés libres, 35 étagères de mangas, des boissons à volonté, une douche et des toilettes. On peux dire que j'ai été un précurseur de ce type d'établissement avec mon trés regretté "las favelas". Je vais essayer de prendre une photo, ce qui relève de l'exploit vu que l'appareil est dans mon sac et que j'ai autant de liberté de mouvement qu'un fou dangeureux en camisole de force.

Voilà quelques photos...

Les forfaits vont de 3 heures à 12 heures. J'ai pris le forfait 6 heures, pour environ 10 euros. C'est presque 3 fois moins cher qu'un hotel, et j'ai pu y finir ma nuit très confortablement ! Ca en fait un endroit presque parfait pour attendre !