Le français a sa conjugaison, le japonais a ses kanjis et ses formules de politesse...dont je vais tenter de vous expliquer le système.
Il y a trois forme de politesse : la déférence, la modestie, et la convenance.
Les mots de déférence sont utilisés pour témoigner du respect à l'interlocuteur, ou envers une tierce personne. Par exemple, l'élève envers le professeur, ou le commerçant envers le client.
Les mots de modestie sont utilisés pour se placer en dessous de son interlocuteur, quand on parle de soi-même. Et dans ces mots humbles, il convient de distinguer les actions qui impliquent une autre personne, ou les actions qui n'impliquent que le locuteur. Je donnerai des exemples par la suite.
Les mots de convenance expriment la courtoisie du locuteur envers l'interlocuteur, mais ils ne préjugent pas de la position hierarchique. C'est ce que l'on utilise généralement envers des gens que l'on ne connait pas.
Le problème lors de la traduction vient du fait qu'en français, la déférence et la convenance se formulent de la même façon, par le vouvoiement. De plus, les mots de modestie à proprement parler n'existent pas, ce sont plutôt des tournures.
Exemples concrets.
Manger :
- Taberu en forme neutre
- Tabemasu en forme de convenance
- Meshiagarimasu en forme de déférence
- Itadakimasu en forme humble, dans les deux cas
Dire :
- Iu en forme neutre
- Iimasu en forme de convenance
- Osshaimasu en forme de déférence
- Moshiagemasu en humble impliquant une autre personne (Je dis à...)
- Moshimasu en humble n'impliquant que le locuteur (Je dis que..., sans préciser à qui)
Bien sûr, tout les verbes n'ont pas leurs pendants honorifiques, seulement les plus usités (Dire, faire, parler, se trouver, aller, venir, manger, boire, voir, rencontrer, penser, dormir...), et il existe des constructions plus générales, mais bon, ce n'est pas un cours de grammaire non plus...